18 juin 2006

L'ARABE...UNE LANGUE "UNIVERSELLE"?!


L'arabe et le français... Lointaines par leurs origines, ces deux langues se sont croisées et influencées depuis près d'un millénaire. Saviez-vous qu'il y a des centaines de mots français en arabe, tout comme il y a des centaines de mots arabes en français , en italien, en espagnol et en d'autres langues?
Cuisine, parfums, meubles, vêtements, vocabulaire scientifique...: les emprunts de la langue française à l'arabe sont innombrables.

"Arabesques:
L'Aventure de la langue arabe en Occident", un bouquin rédigé par Henriette Walter, linguiste bretonne et Bassam Baraké, linguiste libanais. Ces deux universitaires nous rappellent les profonds et anciensapports de nos cultures mélangées.
Non seulement, ils soulignent les très nombreux emprunts de la langue française à larabe mais ils relèventégalement les tout aussi multiples adaptations du français à larabe algérien, marocain ou tunisien.


Les exemples suivants illustrent très bien ce qui vient d'être énoncé !!

"Houla ! (Par Allah ! Peu de Français connaissent létymologie de cette expression très française), la journée du «chroniqueur de Paris» commençait mal. Trop de boulot, trop de retards et la chronique à écrire... La soirée précédente n'avait pas été exemplaire. Au café (de larabe qahwa), on navait pas bu que de la limonade (lîmûn, citron), des sorbets (charâb, boisson) ou des sirops (charâb) sucrés (sukkar). Les carafes (gharrâfa, pot à boire) circulaient à grand train, élixirs (al-iksîr, le sec) puisés à pleines jarres (jarra, vase de terre).
L'alcool (al-kohl, antimoine) avait opéré son alchimie (al-kîmyâ) et le teint cramoisi (qirmizî, rouge violet) et même écarlate (siqillat, rouge vif) de certains convives, avachis sur leur tabouret (tunbûr, du persan tabir, instrument de musique), en était la meilleure preuve.
Par hasard (az-zahr, jeu de dés), la soirée se termina mal: quelques lascars (al-askar, le soldat), quelques argousins (al-gwazil, gendarme) voulurent
soulager de leurs pécules les convives restants à grands coups de matraques (matraq, gourdin). Quelle bagarre (de larabo-sicilien siarr) ! Quelle galère (qalija) !...."

Le français ?
Un pataouète !

"Bien plus tard, le soleil allant atteindre son zénith (samt al-ras, chemin au-dessus de la tête), il fallait bien se lever et quitter son matelas (matrah, qui est jeté à terre). On aurait préférer un sofa (sûfa,coussin) avec de la mousseline (mawsilî, de la ville irakienne Mossoul) ou un baldaquin (baghadâdî, de Bagdad) muni de draps en satin (zaytûnî, de la ville de «Zaitûn», en réalité la ville chinoise Tseu toung)...."

"Bon ! Quel temps fait-il ? Qu'en disent les magazines (makhâzin,entrepôts) ou les almanachs (al-manâkh, calendrier) ? Pas de sirocco (churûq, lever du soleil), pas de typhon (tûfân, déluge), pas de mousson(mawsim, saison). On va donc se chausser léger. Des savates (sabbât, chaussures), tiens ! C'est confortable. Et comment m'habiller ? Un caban (qabâ, manteau dhomme), un caftan (qaftâzn, robe avec fourrure), un gilet (jalaco, vêtements sans manches), un burnous (burnus), une gandoura(ghandûra), une gabardine (qabâ, vêtement dhomme) ? Une jupe (jubba, vêtement) ? Non, ça cest pour mon aimée. Elle en a de très jolies,moirées (mukhayyar, étoffe de laine). J'ai d'ailleurs rendez-vous avec elle. Et elle sentira bon.
Mais comme elle change souvent de parfum, je devinerais le choix du jour: entre le lilas (lîlak), le jasmin (yâsimîn), lambre (anbar), le musc (misk) ou le santal (sandal). Elle aime beaucoup les nénuphars (nânûfar) mais ils ne sentent rien. En revanche, elle aura faim: daubergines (al-bâdhinjân), avec de lestragon (tarkhûn)? Dartichauts (al-kharchûf) ? De potirons (futr, champignon) ? De pastèques (battîkha)? Dabricots (al-barqûq) ? Doranges (nâranj) ? Nulne le sait: lalmée (âlma, servant, alima, savoir) est souvent changeante...."

"Le chroniqueur avait connu cette femme d'exception par le truchement(turjumân, interprète) d'un toubib (tabîb, médecin), un fou (dans le jeu déchec, le fîl, léléphant), passionné dorientalisme et de musique,tambours (al-tambûr) et cythares (qîthâra), luths (alûd) et guitares (qîthâra). Il aimait cette houri (femme très belle, vierge du Paradis) et aucune avanie (hawân, rançon), aucune avarie (awârîya, dommages), même sur des récifs (ar-rasîf, jetée) nacrés (naqqâra, tambour), naurait pu larrêterdans ce «brancheman» (du français «branchement» emprunté par larabe moderne)...."


 
Publié par Bamboutch à 13:55, |

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